Mis à jour le 02.04.23
Les rythmes de communication… et si nous les écoutions ? Drôle de question me direz-vous ! Et pourtant: vitesse, vitesse, vitesse et encore plus de vitesse... pour répondre, argumenter, justifier, interpréter, divulguer…
Mais, où est passée l'écoute ? Avons-nous toujours été aussi loquaces et prompts à l'être ?
À telle enseigne que l’envie de dire semble inhiber peu à peu cet élan créatif, si essentiel… Où est donc passée l’écoute, de soi, des autres, de la nature, de l'Univers ?...
Qu'en est-il de cette musicalité qui donne sens et goût à la découverte ? Qu'en est-il de cette ouverture qui, en confiance, donne du corps, de la matière aux échanges parce qu'elle nourrit l’instant présent ?
Ô Merveilleuse Musicalité
Si pleine, si dense, si riche. Savoureuse, apaisante et vivifiante. Une ode à la Vie. Un hymne à l'Amour : l'écoute partagée.
Qui l’eût cru ? Moi qui, jadis à l'âge de 6 ans, fut surnommée « la pipelette » ! Oui, oui, c'est vrai… Bon, je ne le suis peut-être plus autant (quoique... ;-). Mais la Vie m'aura appris à accueillir l'instant musical dans cette plénitude sonore, même hors de l'expression scénique. Accueillir l'instant qui se passe des mots pour dire ce qui, soudain, déploient nos ailes... Car, que serions-nous sans musique ? « La vie sans musique est tout simplement une erreur, une fatigue, un exil. » (Nietzsche)
Qu'elle nous préserve alors
Oui ! Qu'elle nous préserve de trop en dire, d'avoir à nous dédire ou de médire. Qu'elle nous garde en appuyant aussi souvent que nécessaire sur le bouton « pause », ce geste qui, par lui seul, ramène l'oxygène, les résonances, tout ce qui donne sa saveur et sa fraîcheur au verbe. « La véritable musique est le silence et toutes les notes ne font qu'encadrer ce silence. » Et puis, «pourquoi jouer tant de notes alors qu'il suffit de jouer les meilleures ? » (Miles Davis). C'est vrai, la Musique nous l'apprend peu à peu... et c'est tant mieux ! Car il n’y a pas que les boutons «play», «replay», «rewind» ou «speed». Assurément, il y a d'abord ce qui fait vraiment son langage : le rythme. Lequel est avant tout une quête de sens. Et qui dit "quête", dit "questionnement". Alors c'est ainsi et en toute bonne foi, parce qu'elle ne juge personne, que la Musique tente encore et encore de nous ramener à son instant présent, à la rencontre de sa lumière.
Une Ode à la Vie
La lumière de l'écoute donc. Car c'est là que s'articule, encore et encore, le goût paisible de la Vie profonde, celle qui s'écoule doucement. La Vie dont il n'y a rien à redouter, bien au-delà des décors. Aïe ! Fausse piste, regarder n’est pas écouter ! ;-)). Désynchronisation ? Dysharmonie ? Questionnons à nouveau. « N'ayez pas peur des fausses notes, ça n'existe pas. » (Miles Davis, encore lui :-). Puisque c'est ainsi que l'on apprend. Et après tout, nous sommes tous là pour ça, non ? Apprendre de la Vie... C'est là donc, sur ce chemin de l'instant présent, que s'ouvre la voie d'un bien-être ineffable. Oui, pour peu que l'on se donne le temps et les moyens d'apprendre à écouter.
Surgit alors, au delà des aléas et des turpitudes, cet Art sublime que l'on aimerait voir s’égrener sans compter, car tout y trouve sa juste expression. Oui, quand surgit cette douche céleste dont on aime tant qu'elle nous inonde : «s’il suffisait qu’on s’aime…» (extrait de S'il suffisait d'aimer - A/C : Jean-Jacques Goldman, I. : Céline Dion).
Kittery Abidos
Artiste consultante, ingénieure pédagogique
Conception musicale et graphique
Spécialisée en écologie sonore
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